Aujourd’hui, nous parlons avec Luis Manero, directeur de l’Innovation dans les PME d’Innobasque, l’Agence Basque d’Innovation, qui se consacre à promouvoir l’innovation dans tout le tissu économique et social du Pays Basque.
Qu’est-ce qu’Innobasque ?
Nous sommes une association public-privé, d’environ 900 entités membres, où vous pouvez trouver des entreprises de tous types: grandes, moyennes, petites, de multiples secteurs d’activité… Nous avons également le domaine des administrations publiques, des mairies, des agences locales, voire des députations, jusqu’au gouvernement basque, avec des connexions au niveau européen.
Nous sommes également représentés par les agents du réseau basque de science, technologie et innovation. Nous parlons des universités, des centres de formation professionnelle, des centres technologiques, des centres de recherche, des centres d’excellence, c’est-à-dire de tout l’ensemble qui permet de développer la R&D dans le pays. Et enfin, nous avons aussi une large représentation des entités sociales.
L’innovation est un facteur clé de la compétitivité et de la viabilité des pays, tant au niveau des entreprises qu’au niveau social. C’est-à-dire que nous savons que l’innovation nous permet d’avoir une meilleure qualité de vie, d’avoir de meilleurs emplois, d’avoir plus de richesse, de rendre nos entreprises plus compétitives… et c’est le destin qui marque la mission d’Innobasque, de l’Agence Basque d’Innovation, qui doit faire de ce pays l’une des régions leaders d’Europe en termes d’innovation.
Innobasque étant un agent très actif dans la diffusion de l’innovation, Combien cela nous coûte-t-il d’innover ?
Innover est quelque chose qui me semble paradoxal, car ce n’est pas si difficile, d’un côté, mais c’est parfois très compliqué à mettre en œuvre. Je dis qu’il n’est pas si difficile de comprendre la nécessité de le faire. Je crois que nous avons tous des grands-parents et ils nous ont dit de nous renouveler ou de mourir. Il faut s’adapter aux changements, surtout dans un environnement qui évolue à une vitesse fulgurante. Nous sommes dans une société qui a ses propres transformations sociales, démographiques, économiques… Il y a des guerres, des hausses de prix, des taux d’intérêt… des transformations de plus en plus rapides, leur latence est de moins en moins grande et il faut s’adapter.
Au final, si l’on ne s’adapte pas et reste trop rigide, les objets rigides finissent par se briser lorsqu’ils sont exposés à des vibrations et des mouvements très importants. En ce sens, chez Innobasque, nous sommes là pour motiver tous les agents que nous avons mentionnés précédemment, à être en phase avec ces adaptations et ces changements fondamentaux pour la société basque.
Qu’est-ce que je veux dire par là ? Nous savons, nous analysons, nous évaluons, nous voyons comment ce réseau basque de science, technologie et innovation développe l’innovation avec des majuscules, c’est-à-dire que j’inclus ici tout depuis la recherche la plus fondamentale ou fondamentale, les développements technologiques, jusqu’à l’innovation appliquée, le petit, c’est-à-dire lorsque l’entreprise de tout type ou société applique ces innovations.
Deuxièmement, nous prenons ces informations, dont nous disposons parfois sous forme de rapports, de documents analytiques, et nous les transmettons à différents agents. D’une part, aux administrations publiques avec lesquelles nous travaillons, afin qu’elles prennent en compte les conclusions obtenues grâce au travail de nombreuses personnes, pour apporter les meilleures solutions, prendre les meilleures décisions et définir les meilleurs instruments sous forme d’aide, de subventions, de stratégies, d’initiatives…
Nous avons un accompagnement pour les entreprises. Connaissant toutes ces opportunités qui s’ouvrent à l’horizon en raison des nouvelles technologies ou des changements sociaux, comment faire en sorte que les entreprises en profitent, se positionnent bien, soient compétitives dans ce nouvel environnement et que l’entreprise basque continue de faire ce qu’elle a fait se porte très bien ces dernières années. Il s’agit d’être présent dans des chaînes à haute valeur ajoutée, moyenne-haute au niveau international, ce qui nous permet d’avoir un niveau de vie très agréable pour nous tous qui vivons dans ce pays.
Et enfin, ce à quoi nous nous engageons dans ce sens, c’est aussi de diffuser ces résultats, de continuer à sensibiliser les prochaines générations au fait qu’innover est quelque chose de très important, qu’il faut très bien faire les choses, qu’il faut être très attentif avec un œil attentif sur ce qui s’en vient, sur les tendances qui changent et sur la manière de s’y adapter rapidement.
Quels sont les outils que vous utilisez dans le domaine des PME ?
Le premier grand outil dont dispose Innobasque est son réseau d’alliés, c’est-à-dire que ces dernières années, nous avons pu construire un réseau composé de plus de 70 agents de tous types au Pays Basque. Je parle des agents territoriaux et locaux, des agences de développement, des agences de développement rural, des mairies. Des agents très proches de la PME, avec qui ils maintiennent une relation très intime, car au final, ne serait-ce que pour demander un permis de construire, il faut se rendre dans les Mairies. Et là, ils disposent d’outils pour aider à l’innovation.
De même, chez Innobasque nous avons davantage d’agents thématiques ou sectoriels : clusters, associations d’entreprises, chambres de commerce… qui travaillent également avec nous. Et enfin, il y a aussi des entités institutionnelles, c’est-à-dire des agents comme le SPRI (Gouvernement du Pays Basque), comme BEAZ (Gouvernement de la Province de Biscaye) dans le cas de Biscaye, ou d’autres Provinces ou services des gouvernements das provinces du Pays Basque. Ce réseau d’agents est un instrument qui nous permet d’être très proches. Il faut tenir compte du fait qu’Innobasque compte environ 35 ou 40 personnes et qu’il serait impossible de couvrir les plus de 9 000 PME qui existent dans ce pays, disons essentielles en raison de leur activité ou de leur taille. Nous n’y parviendrons jamais et nous n’avons pas non plus la capacité de connaître chacun d’eux autant qu’il est nécessaire pour aider quelqu’un.
En ce sens, le réseau d’agents a une présence, une proximité très importante qui nous permet de connaître en permanence les besoins de chaque entreprise. Ensuite, nous travaillons ensemble pour pouvoir proposer à tout moment une offre cohérente et complète, c’est-à-dire que nous utilisons tous les mêmes solutions qui existent dans ce pays pour pouvoir innover, des solutions telles que des formations, des aides, des subventions, des financements. accès aux infrastructures, accès aux experts, aux réseaux… tout outil déjà conçu, ou plutôt déployé au sein de ce dispositif et qui est accessible aux PME et que nous devons mettre à disposition. Il faut faire prendre conscience à la PME de tout ce dont elle dispose pour ne pas forcément faire les choses de manière autonome ou seule.
C’est donc un premier outil, disons. D’autres outils utilisés par ce réseau, par exemple, sont une méthodologie et des systèmes que nous avons fournis pour pouvoir fournir des conseils organisés. L’innovation consiste à avoir quelque chose d’organisé et de systématisé. L’innovation est un processus aussi important que la comptabilité, les achats, les ventes ou l’exportation dans n’importe quelle entreprise, c’est-à-dire que si l’on considère que pour être compétitif et durable, il faut être en constante évolution, cela doit être un processus presque automatisé. Vous devez regarder ce qui s’en vient, vous devez l’interpréter, vous devez développer des produits, vous devez développer des processus et bien les proposer à votre marché.
Pour ce faire, nous disposons d’outils qui nous permettent de collecter de manière continue et périodique des informations auprès des entreprises, de les interpréter très bien, de connaître les défis fondamentaux de cette entreprise et de voir quelles solutions nous devons apporter à cette entreprise spécifique à tout moment.
Non seulement informer, mais accompagner, prendre l’entreprise par la main, si vous le souhaitez, logiquement, et l’amener à cette solution. Faites-lui ouvrir la porte, demandez-lui de l’aider, demandez-lui de lui offrir la meilleure aide, le meilleur financement, le meilleur produit pour pouvoir innover. C’est un outil très important dont nous disposons.
Et je mentionnerai en dernier recours que nous avons rassemblé l’ensemble des solutions et des cas pratiques, des expériences réelles qui existent aujourd’hui au Pays Basque, sur une plateforme numérique que nous avons appelée la Carte de l’Innovation, où les PME, dans ce cas, de manière autonome, ils peuvent utiliser un moteur de recherche commun pour trouver plus de 1 200 solutions et plus de 250 cas qui existent déjà dans ce pays afin que chacun sache comment innover, dans quoi il peut innover et, surtout, quels avantages peuvent en tirer.
Sur quels programmes ou actions travaillez-vous dans un avenir proche ?
Nous travaillons, par exemple, à rassembler les PME qui n’ont jamais eu l’opportunité ou qui n’ont jamais eu la force ou l’incitation d’innover.
Nous avons un programme appelé Hazinnova, avec lequel nous collaborons avec le Gouvernement du Pays Basque, avec SPRI, destiné principalement aux PME qui doivent faire le premier pas. Parfois, ce n’est pas facile, comme je l’ai déjà dit. Innover est facile sur le plan conceptuel, mais c’est compliqué en matière de déploiement.
Ce que ce programme nous permet de faire, c’est de vous offrir une aide non monétaire, mais plutôt un service spécialisé afin que, dans le défi que choisit l’entreprise, pour qu’elle sache qu’elle a un besoin plus important, nous puissions lui donner le premier coup de pouce.
Nous proposons une série d’heures expertes qui vous aident à faire le premier pas pour commencer à marcher. C’est un programme qui est en cours depuis cinq ans et ce que nous voulons, c’est lui donner une continuité importante pour que de plus en plus de PME s’engagent dans cette voie et commencent à connaître tout ce qui est à leur disposition, les avantages de faire de l’innovation et qui sait si dans dix ans ils ne feront pas de R&D de haute technologie grâce au fait qu’au début quelqu’un les a aidés à ramasser le vélo et à monter dessus.
De même, nous avons d’autres projets importants sur la table. Nous avons développé des plateformes numériques pour pouvoir aider les entreprises à systématiser l’innovation de manière ordonnée et, en la liant un peu aux sujets sur lesquels Devol travaille, nous essayons également d’appliquer l’intelligence artificielle à ce type d’outils.
Autrement dit, comment pouvons-nous atteindre davantage de PME avec une bien meilleure connaissance de la situation de chacune de ces entreprises, de leurs besoins et offrir à tout moment la meilleure solution en fonction de ce dont l’entreprise a besoin à ce moment-là. Que nous n’avons pas besoin de fournir des conseils périodiques, mais que l’entreprise bénéficie d’un soutien continu.
Pour ce faire, nous explorons, en appliquant l’histoire à nous-mêmes. Et le fait est que nous sommes encore une trentaine, nous sommes une PME. Comment pouvons-nous mettre en œuvre de nouvelles technologies qui nous aident à être beaucoup plus efficaces, à fournir une plus grande richesse d’informations aux PME et à les aider de manière beaucoup plus efficace ?
Dans les mois à venir, vous verrez probablement comment, dans nos outils de conseil, dans cette Carte de l’Innovation et peut-être aussi dans certains de nos rapports, nous appliquons ces nouvelles technologies pour avoir une plus grande portée et qu’il n’y a aucune PME dans ce pays qui n’ait pas l’opportunité d’être meilleur, d’avoir de meilleurs résultats, d’être plus compétitif et plus durable grâce au fait qu’Innobasque et ce formidable outil qu’est son réseau d’agents, vous aident continuellement.
Parlez-nous de la Journée Globale de l’Innovation, l’événement Innobasque par excellence.
De la Journée Globale de l’innovation, je ne me souviens pas exactement combien d’éditions nous avons eu, mais j’oserais dire que plus de 15, c’est notre grand événement. Une fois par an, à l’automne, nous réunissons habituellement plus de 600 personnes dans un lieu important du pays pour parler ensemble d’innovation et, dans ce cas, connaître les tendances fondamentales que nous vivons tous, du point de vue des entreprises, du point de vue institutionnel ou du point de vue social, et voyez quelles sont les choses que nous devons prendre en compte, quels sont les défis auxquels nous devons faire face et comment nous faisons déjà face à cette situation.
Cette année et la précédente, nous savons que l’intelligence artificielle est l’une des technologies qui, j’allais le dire, vont changer le monde, mais la vérité est qu’elle change déjà le monde de différentes manières, et nous nous inquiétons de l’impact que cela aura sur cette nouvelle technologie, sur cette pléthore de nouvelles technologies, ou plutôt sur notre tissu socio-économique.
Nous voulons savoir très bien, en détail, pas tellement comment développer l’intelligence artificielle, car nous savons aussi qu’il existe de grandes puissances mondiales comme la Chine, les États-Unis, probablement l’Inde… qui font des développements technologiques, mais comment pouvons-nous, dans ce petit pays appelé Pays Basque, nous sommes environ deux millions et demi d’habitants, profiter de ces technologies pour donner une impulsion presque définitive à bon nombre des industries que nous avons dans le pays étant différentiel, j’allais pour dire beaucoup plus compétitif, voire différentiel.
Que nous ayons les meilleurs produits, que nous ayons les meilleurs processus et, logiquement, aussi le meilleur capital humain pour les développer, ce qui pour moi est quelque chose de fondamental.
Tout au long de cette année, nous découvrirons à nouveau de nombreux cas pratiques de tous types d’organisations, depuis les PME, qui sont essentielles, jusqu’aux grandes entreprises, probablement même les centres éducatifs, les institutions… et comment ils appliquent cette intelligence artificielle pour ouvrir leurs yeux et pouvoir ensuite commencer à collaborer à partir de là avec de nombreuses autres organisations et entités qui souhaitent rejoindre ce train en marche. Autrement dit, comment allons-nous innover en tirant parti de ces nouvelles technologies importantes.